Comme je vous l’avais
annoncé les membres de l’APPG ont eu la chance
d’assister à une présentation de qualité
concernant le projet d’étude sur les mérous
géants de Guyane.
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Ce projet d’étude
sera mené conjointement avec l’Ifremer, et
l’association bien connue en Guyane de
l’Araitai.
Aurore Faulin stagiaire de fin
d’études Master 2 option génie des
Anthroposystèmes littoraux à la Rochelle ( voir lien
) a présenté son projet d’études des
mérous géants.
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Le docteur Fabian Blanchard,
ainsi que Philippe Vendeville tous les deux de l’Ifremer ont
su de façon particulièrement efficace et conviviale
accompagner la présentation d’Aurore, en
répondant aux nombreuses questions des membres de
l’APPG se sentant concernées par ce projet et
motivés par l’impact personnel qu’il pourrait y
apporter.
Julien Semelin de
l’association Araitai, conservateur de la réserve du
Grand Connétable s’est prêté aussi de
bonnes grâces aux nombreuses interrogations de nos amis
pêcheurs concernant le contrôle par les
autorités de l’Etat de la
réserve et des moyens mis à disposition pour assurer
la préservation des diverses espèces présentes
sur ce site.
 Synthèse des
points
abordés:
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1 ) On sait
relativement peu de choses sur le Mérou de Guyane si ce
n’est :Â
a) Le mérou est une
espèce tropicale que l’on retrouve de la Floride au
Brésil, de la Californie au Pérou, du
Sénégal au Congo.
Ce poisson est
caractérisé par une croissance lente atteignant sa
maturité sexuelle à l’age de 5 ans
environ.
Le
mérou est un poisson relativement
sédentaire qui s’épanouit dans des habitats
spécifiques.
Du fait de sa
sédentarisation le mérou est un poisson relativement
vulnérable à son principal prédateur
l’homme.
Certains individus sont
capables de vivre jusqu’Ã 30/40 ans. Leurs tailles peuvent
atteindre 250 Cm pour un poids maximum de 455 Kilos.
.
b)Â Le
mérou d’une manière générale
est classé par un organisme appelé IUCN. Suivant
ce classement chaque pays décide indépendamment
d’instaurer des mesures de protection ou
non.
Le mérou est classé sur la
liste rouge des espèces en danger d’extinction par l’IUCN
(union mondiale pour la conservation de la nature) en raison de la
constatation de sa raréfaction. De nombreux pays ont de ce
fait choisi d’interdire sa pêche, tel que les USA, certains
pays des caraïbes ou encore le brésil (moratoire de 5
ans).
Â
c) En Guyane il n’y a pas
de réglementation spécifique concernant le
mérou.
Â
 Synthèse de ce
point 1Â :Afin de mettre en place des mesures
éventuelles de sauvegarde du Mérou sur la Guyane il
est nécessaire au préalable de connaître son
comportement, sa biologie, son mode de vie et son abondance dans le
cadre d’une étude.
 2) Objectifs de
l’étude.
d)
     Connaître le rôle de la réserve du
Connétable et son impact.
e)Â Â
Recenser l’état de la ressource
f)Â Â
Définir en Guyane les caractéristiques de
l’espèce biologique.
g)
     Evaluer le poids socio-économique de la filière
pêche concernant proprement cette
espèce.
 3) Mise en place de
l’étude. En premier lieu il
faut évaluer sa faisabilité de
l’étude.Â
Une petite incitation
financière est prévue pour les pêcheurs
professionnels afin que ceci souscrive Ã
l’étude.
Â
Du fait de la faiblesse des
moyens à dispositions, le rôle des pêcheurs
sportifs de l’APPG peut s’avérer
déterminant du fait de leur bonne connaissance du terrain et
 de leur savoir-faire.
Â
L’étude consistera
à marquer les individus capturés au moyen d’un
Tag ( sorte de bague ).
Chaque individu capturé
sera fiché. Son poids, sa taille, la profondeur du lieu de
pêche, sa localisation sera notée. Les mérous
capturés devront être
relâchés.
Certaines études
génétiques seront faites sur les graisses ou sur
certains morceaux de nageoire, afin de comparer si les
mérous de Guyane sont les mêmes que ceux du
Brésil.
Une base de données sera
établie afin de collecter l’ensemble de ces
informations.
L’étude sera faite
sur l’ensemble des lieux ou il est possible de pécher
le mérou c’est à dire autour du grand
Connétable, les îles du Salut, les
estuaires, le Trocadéro, les battures, la rivière de
Montsinery ou toutes autres zones connues par les seuls
pêcheurs.
En cas de reprise d’un
individu il faudra relever la marque du Tag sans
l’enlever, le lieu de capture si possible localisé
avec un GPS, la date et heure de capture, la taille et le
poids.
Â
A titre d’information une
étude comparable a été menée aux Usa
sur le vivaneau à queue jaune de Floride.
Au terme de cette étude,
une réserve a été mise en place en
1997.
Dés l’année
2000 il a été constaté un renouvellement du
nombre de poissons dans la réserve.
En 2007 il est constaté
une restauration des populations dans la réserve, mais aussi
autour de cette réserve.
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A mon sens, le point crucial
est la faisabilité de cette étude. En
effet ;
1)
     Les pêcheurs ont exprimé la difficulté
d’attraper les mérous proprement sans
mutilation.
2)
     Les pêcheurs devront trouver une
technique de pêche qui ne blesse pas le poisson. Ce sera la
première fois au monde qu’une telle étude
sera menée sur le mérou de Guyane dans les
conditions environnementales particuliéres auquelle nous
soumet la Guyane nous contraignant Ã
pêcher et à relâcher les
individus.
 Personnellement je fais confiance a
mes gaillards de l’APPG pour être imaginatifs Ã
ce sujet.
3)
     La communication
sur l’intérêt d’une telle étude est
un point à ne pas négliger. Certains pêcheurs
peuvent percevoir l’étude comme une menace potentielle
sur leur « liberté » de part une
possibilité d’extension de la réserve actuelle
à terme.
4)
     L’étude sera difficile à commencer
efficacement avant le début du mois de mai en raison des
conditions de navigations en mer difficile en mars, avril. Ce sujet
précis n’a d’ailleurs pas vraiment
été débattu lors de la réunion. Je ne
manquerais pas de vous informer de l’évolution et des
futures actions prises.
Voir quelques photos de la réunion. Dans le fichier
rattaché. Il y a aussi un trés beau quarantenaire.
J’ai aussi ajouté des liens sur l’ifremer, aratai, et pour
ce qui ont des enfants le site du Master d’Aurore au cas ceux ci
cherchent une vocation.